FLACONS MAGAZINE – Supplément EQUIPE (Juillet 23) Par Philippe Richard
Rare fait partie de ces champagnes exclusifs qui savent se faire attendre. En plus de quarante ans d’existence, la maison, dans le giron de Piper-Heidsieck, n’a déclaré que onze millésimes.
Et, dès l’origine, elle a pensé son flacon comme un écrin. En 1985, Rare demande à Van Cleef & Arpels de concevoir un flacon haute joaillerie, en or, diamant et lapis-lazuli. Arthus-Bertrand, le célèbre orfèvre, dessine ensuite la tiare représentant la vigne triomphante. « Pour la sortie de notre Rosé 2012, j’ai demandé à l’artiste William Amor de travailler sur notre flaconnage, explique Maud Rabin, directrice de Rare Champagne. Ce plasticien engagé a créé une parure, en forme de jardin de fleurs délicates et poétiques. » Il a repris des chutes de coiffes d’aluminium pour en faire des fleurs et transformé le tartre des cuves en pendentifs cristallisés. « Ce dépôt est d’ailleurs appelé, signe du destin, les joyaux de la couronne », poursuit Maud Rabin.
William Amor va ainsi sublimer douze mathusalems (chacun équivaut à huit bouteilles, soit six litres). « Son travail est une œuvre d’art, il lui fallait de la place pour pouvoir s’exprimer et le mettre en valeur », précise la directrice de la marque. Ces flacons seront vendus aux enchères pour financer des associations que la maison souhaite aider, telle l’ONG World Central Kitchen, fondée par le chef espagnol José Andrés, dont le but est de fournir des repas aux victimes de catastrophes naturelles. Ou encore Big Green, la fondation de Kimbal Musk (le frère d’Elon), qui aide les gens dans le besoin à créer et cultiver un jardin potager pour qu’ils puissent se nourrir sainement. « D’autres projets sont en préparation avec le château de Versailles, mais il est trop tôt pour en parler », confie Maud Rabin.
Et sans qu’une nouvelle œuvre chasse l’autre, Rare Champagne a également dévoilé pour son millésime 2013 une nouvelle collaboration avec le designer Arnaud Lapierre.
« Notre chef de caves Emilien Boutillat évoque, à propos de cette cuvée, un soleil d’automne vif et réconfortant.
C’est cette évocation qu’Arnaud Lapierre a souhaité retranscrire en œuvre monumentale. »
L’installation, de cinq mètres de diamètre et composée de 200 miroirs dorés, sera exposée dans un premier temps à Paris, dans le jardin de l’Hôtel Alfred Sommier. « Ensuite, nous souhaitons l’installer, pendant les prochaines vendanges, sur le parvis de l’hôtel de ville de Reims pour que tout le monde puisse en profiter. » Et offrir ainsi aux Rémois un instant Rare…
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